Communément appelé « Blue Monday » par les journalistes spécialisés, le 3ème lundi du mois de janvier serait le plus triste du calendrier.
Les fêtes de fins d’années passées, il n’est pas rare que l’on subisse une petite baisse de forme et surtout de moral. Est-ce le manque de réunions entre famille et amis, les excès de table en tout genre ? Ou le fait de devoir retourner à la routine quotidienne ?
Les trois allez-vous répondre !
Alors effectivement, il est possible que ces raisons entraînent une petite baisse de moral passagère mais il existe bel et bien des raisons physiologiques à ce moral en berne !
Que la lumière soit… !
Première raison : Notre organisme a besoin d’être exposé à la lumière du jour pendant quelques heures puis d’être exposé à la nuit pendant au moins 8 heures pour permettre un rythme physiologique normal, le rythme circadien (1) autrement dit, c’est l’alternance veille-sommeil. Cette alternance permet à tous nos systèmes (nerveux, hormonal, immunitaire) de fonctionner sans dommages. La régularité de ces cycles est sous la dépendance de 2 neurohormones : La Sérotonine et la Mélatonine. En phase d’exposition à la lumière du jour, c’est l’activité de la Sérotonine qui est privilégiée. Elle est impliquée dans la régulation de l’humeur, de l’alternance veille-sommeil, de l’appétit, de la perception de la douleur, de la température du corps, de la libido et de la vigilance. Une hormone couramment appelée « hormone du bonheur ». Sa synthèse dépend du temps passé à la lumière du jour, or, notre décalage horaire sur le soleil ne nous permet pas toujours de profiter de sa lumière. En phase d’exposition à la nuit, c’est l’activité de la mélatonine (2) qui est privilégiée. Elle a pour propriété principale de favoriser le sommeil. Notre mélatonine est synthétisée à partir de notre Sérotonine, donc, si nous manquons d’exposition à la lumière du jour…nous manquons de sérotonine et de bonne humeur mais aussi de mélatonine et de bon repos. Ce qui peut engendrer à court terme une légère baisse de moral et à long terme une légère dépression.
Pour illustrer ces propos, nous pouvons prendre l’exemple des personnes travaillant de nuit. Elles ont un rythme circadien perturbé (rythme de 24h). Elles souffrent très souvent de troubles du sommeil, fatigue, troubles hormonaux et digestifs. Autre cas flagrant, celui du décalage horaire. Quand notre organisme décale son fonctionnement par rapport au cycle jour-nuit, une foule de désagréments peuvent se produire dans notre quotidien. Les effets les plus sournois sont sans conteste la baisse de moral et la fatigue pouvant conduire jusqu’à une légère dépression.
Le Vague à l’âme
Deuxième raison : Le lien important entre notre microbiote et notre activité nerveuse : le nerf vague.
Le microbiote ou écosystème digestif est relié au système nerveux via le nerf vague. Pour preuve que ces deux entités sont reliées, une étude a montré que lorsque l’on transfert le microbiote d’un sujet dépressif à un sujet sain…le sujet sain déprime ! (3)
Le nerf vague est un long paquet sinueux de fibres sensitives et motrices qui connectent le tronc cérébral au cœur, poumons, intestins. Il a aussi des branches qui interagissent avec le foie, la rate, la vésicule biliaire, l'uretère, les organes génitaux, le cou, les oreilles, la langue et les reins. Il alimente notre centre nerveux involontaire -le système nerveux parasympathique- et contrôle les fonctions inconscientes du corps comme :
- Le maintien d’un rythme cardiaque régulier
- La digestion
- La Respiration
- La Transpiration
- La Régulation de la pression sanguine et l’équilibre du glucose dans le sang
- Le soutien de la fonction rénale
- La stimulation la sécrétion salive / larme
Ce nerf joue donc un rôle central et son blocage via une mauvaise digestion ou une respiration irrégulière engendre directement des modifications physiologiques.
Dès lors, nous savons que l’état de ce microbiote influe directement sur notre état nerveux grâce au nerf vague. On peut donc supposer que tout changement d’activité intestinale peut impacter notre état nerveux.
En fin d’année, ou lors d’évènements festifs, les excès alimentaires peuvent être nombreux.
Notre activité intestinale se modifie alors et peine à revenir ensuite à son activité normale (3) ce qui peut conduire à une modification de nos comportements, et de nos ressentis. Le décalage alimentaire, associé à un décalage horaire ponctuel et à un manque de luminosité et la baisse de moral pointe le bout de son nez !
A chaque mal son remède
Vous l’aurez compris, ces deux facteurs physiologiques jouent un rôle importants sur notre humeur. Alors, pour résumer voici quelques soins à leur apporter :
-
Bien gérer votre rythme veille-sommeil ainsi que la qualité de ce sommeil - Pour vous y aider, l’exposition à la lumière du jour pour alimenter notre système nerveux en sérotonine constitue la première technique. Prendre le temps de sortir de chez soi le week-end, respirer, et profiter de la nature est un moyen agréable de synthétiser les neuro-hormones nécessaires à un cycle normal. Suivie de près par l’alimentation qui permettra la synthèse de sérotonine (qui n’est pas synthétisée naturellement par notre organisme) : Les omégas 3, les céréales complètes, les œufs, le poisson, les légumineuses, le chocolat noir, les noix de cajou, apporteront du tryptophane, précurseur naturel de la sérotonine.
Ensuite, des plantes comme L’Eschscholtzia ou le Pavot de Californie dont la teneur en substances alcaloïdes est importante, peuvent être utilisées pour trouver un meilleur sommeil et un apaisement en soirée. Conjointement à une tisane de feuilles de mélisse et de bractées de tilleul prise en fin de repas pour préparer à la fois la digestion et le retour au calme.
- Éviter de modifier votre rythme alimentaire trop souvent pour préserver votre microbiote (4). - En effet, privilégier une alimentation simple, limitée en graisses saturées et produits trop raffinés (Laitages, sucres blancs, cafés, alcools) pour que votre système d’assimilation intestinal ne soit pas saturé d’information dont il ne saura que faire !
- Si malgré tout, changement alimentaire il y a, au réensemencement du microbiote tu penseras ! - Parfois l’écart alimentaire se produit et le microbiote en souffre. Notre digestion est perturbée et avec elle notre sommeil, notre humeur, notre sensation de baisse d’énergie se fait sentir. Alors, le soutien de notre flore devra se faire à l’aide d’une plante de choix : la Sauge et ses flavonoïdes aux vertus antispasmodiques. Elle aidera à diminuer les ballonnements, et à soulager la digestion lente. En parallèle, l’utilisation d’un remède vivant : les probiotiques aidera au réensemencement de la flore digestive responsable de l’assimilation des aliments et de la capacité de défense immunitaire.
- Enfin, stimulez votre nerf vague à l’aide par exemple de techniques de respiration comme la cohérence cardiaque, la médiation guidée ou encore de détente par le rire (yoga du rire) (5). L’utilisation d’huiles essentielles à respirer quotidiennement comme la marjolaine à coquilles et la menthe poivrée s’avère aussi intéressante pour stimuler ce nerf vague aux connexions multiples dans tout notre organisme. Mais aussi les huiles calmantes comme l’huile essentielle de petit grain bigaradier ou encore la traditionnelle Lavande fine.
Huiles essentielles de Menthe poivrée, de Lavande fine et de Petit grain bigaradier de la Distillerie du Belair
Vous voilà désormais mieux armé pour faire face au blues saisonnier !
Références Biblio :
https://pdfs.semanticscholar.org/fabe/a74cc5af46257cfea6ccdb7a6303035638a4.pdfhttps://www.inserm.fr/c-est-quoi/au-lit-cest-quoi-la-melatonine/https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/nmo.12198*https://www.researchgate.net/profile/Julien-Tap/publication/342003515_Impact_du_regime_alimentaire_sur_la_dynamique_structurale_et_fonctionnelle_du_microbiote_intestinal_humain/links/63035602ceb9764f7216bbe8/Impact-du-regime-alimentaire-sur-la-dynamique-structurale-et-fonctionnelle-du-microbiote-intestinal-humain.pdfhttps://uplift.love/12-ways-to-unlock-the-powers-of-the-vagus-nerve/